Comment améliorer le score PEB de sa maison

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Comment améliorer le score PEB de sa maison
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Le certificat PEB (Performance Énergétique des Bâtiments) est devenu un élément incontournable dans le paysage immobilier belge. Il détermine la performance énergétique d’un logement, à travers une étiquette allant de A (très économe) à G (très énergivore).

Que ce soit dans le cadre d’une vente, d’une location, ou simplement pour réduire sa consommation d’énergie, améliorer le score PEB de sa maison est une démarche de plus en plus fréquente.

Mais par où commencer ? Quels travaux ont un réel impact ? Quelles erreurs faut-il éviter ? Ce guide vous aide à y voir clair pour optimiser votre logement de manière efficace, cohérente et durable.

Qu’est-ce que le PEB ?

Le certificat PEB est un document officiel qui évalue la performance énergétique d’un bâtiment. Il est obligatoire lors de toute vente ou location d’un bien immobilier en Belgique. Il tient compte de plusieurs éléments : la qualité de l’isolation, le système de chauffage, les vitrages, la ventilation, la production d’eau chaude et, dans une moindre mesure, l’usage d’énergies renouvelables. Le score est exprimé par une lettre allant de A à G (parfois A+ ou A++), et complété par la consommation théorique en kWh/m².an.

Il est important de comprendre que le PEB est un indicateur théorique basé sur des calculs normalisés, et non sur vos factures réelles. Son but est de comparer objectivement les bâtiments entre eux.

Facteurs influençant le score

Le score PEB dépend de six postes principaux. L’isolation thermique joue un rôle central, notamment celle de la toiture, des murs et des sols. Viennent ensuite les systèmes de chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, la qualité des fenêtres (châssis et vitrages), la présence ou non d’une ventilation performante, et enfin l’éventuelle production d’énergie renouvelable (panneaux solaires, pompe à chaleur…).

Un bâtiment mal isolé avec une vieille chaudière au mazout aura inévitablement un mauvais score, même s’il est bien entretenu. À l’inverse, une maison bien isolée, équipée d’un système de chauffage performant et d’une ventilation mécanique, progressera naturellement dans la classification.

Faire un audit énergétique

Contrairement au certificat PEB, l’audit énergétique est une démarche volontaire, plus approfondie. Réalisé par un auditeur agréé, il permet d’établir un état des lieux complet de la maison et de proposer un plan de rénovation par étapes, avec estimation des gains énergétiques et des coûts. En Wallonie, l’audit donne aussi accès aux primes « Habitation ». À Bruxelles, il est obligatoire pour certaines aides, notamment dans le cadre du programme Rénolution.

Prioriser les travaux selon leur impact sur le score PEB

Isolation thermique : la priorité absolue

L’isolation est le premier levier d’action pour améliorer le score PEB. Dans un bâtiment mal isolé, la chaleur s’échappe par les toits, les murs, les sols ou les fenêtres. L’investissement dans une bonne isolation est durable, car il réduit les besoins en chauffage à la source.

L’isolation de la toiture est le premier poste à traiter. Un toit mal isolé peut représenter jusqu’à 30 % des pertes de chaleur d’un logement. À Bruxelles, il est recommandé d’atteindre une résistance thermique d’au moins R = 4 m²K/W. En Wallonie, les recommandations sont similaires, avec un objectif d’isolation performante conforme aux normes actuelles.

L’isolation des murs vient ensuite. Elle peut se faire par l’intérieur (moins coûteuse mais avec perte d’espace et uniquement pour la rénovation), par l’extérieur (plus performante mais plus onéreuse) ou via des matériaux isolants intégrés (bloc isolant)

Le sol, bien que souvent oublié, peut aussi générer des pertes thermiques importantes. Son isolation améliore à la fois le confort thermique et le score PEB.

Enfin, il est essentiel de traiter les ponts thermiques (jonctions entre murs, sols, toits, encadrements de fenêtres) qui, même en présence d’une bonne isolation générale, peuvent dégrader fortement les performances et entraîner la formation de condensation et d’humidité.

Remplacement des châssis et vitrages

Les anciennes fenêtres à simple vitrage ou double vitrage non performant sont responsables de nombreuses pertes de chaleur. Remplacer les châssis et vitrages permet d’améliorer l’isolation tout en augmentant le confort acoustique.

Il est recommandé d’installer du double vitrage à haut rendement (valeur Ug ≤ 1,1 W/m²K) ou du triple vitrage. Le choix des châssis (bois, PVC, aluminium) dépend du budget, du style de la maison et de leurs performances thermiques (valeur Uw).

Une attention particulière doit être portée à l’étanchéité de la pose : une bonne fenêtre mal installée peut créer des fuites d’air. Générant un inconfort et des déperditions thermiques importante par une mauvaise étanchéité à l’air

Amélioration du système de chauffage

Un système de chauffage ancien, mal réglé ou trop énergivore plombe rapidement le score PEB. Remplacer une chaudière au mazout ou au gaz par un modèle à condensation permet de réduire la consommation tout en améliorant le rendement.

Une régulation efficace est également importante : thermostat programmable, sondes extérieures, vannes thermostatiques… Tous ces dispositifs permettent de chauffer intelligemment, en fonction des besoins réels.

Lors de rénovation de plus grandes ampleur, l’installation d’un plancher chauffant basse température peut aussi contribuer à l’amélioration du score.

Production d’eau chaude sanitaire performante

La production d’eau chaude représente une part non négligeable de la consommation d’énergie, surtout dans les ménages nombreux. Remplacer un chauffe-eau électrique par un boiler thermodynamique ou un système combiné performant (chauffage + eau chaude) permet d’améliorer sensiblement le PEB.

Il est également possible d’installer un chauffe-eau solaire thermique.

Mise en place d’un système de ventilation adapté

La ventilation est un élément souvent négligé, mais pourtant fondamental. Une maison bien isolée mais mal ventilée peut développer des problèmes d’humidité, de condensation ou de qualité de l’air. Sur le plan PEB, l’absence de système de ventilation entraîne une pénalité.

L’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple flux ou, mieux encore, double flux avec récupération de chaleur, permet d’évacuer l’air vicié tout en limitant les pertes thermiques.

Intégration d’énergies renouvelables

Une fois l’enveloppe isolée et les systèmes optimisés, on peut envisager l’ajout de technologies renouvelables. Les panneaux photovoltaïques, s’ils sont bien dimensionnés, peuvent compenser une partie de la consommation électrique (notamment si vous utilisez une pompe à chaleur ou un boiler électrique).

Les pompes à chaleur (air/eau ou sol/eau) combinées à une maison bien isolée permettent d’atteindre d’excellents résultats PEB.

Maximiser les gains en combinant les interventions

Logique d’intervention par étapes

Il est important de ne pas aborder la rénovation énergétique de manière dispersée. Remplacer une chaudière avant d’avoir isolé les murs peut conduire à surdimensionner l’équipement inutilement. À l’inverse, commencer par isoler permet de réduire la puissance nécessaire pour chauffer.

Un phasage cohérent des travaux est donc indispensable. L’audit énergétique peut ici jouer un rôle central pour planifier les étapes les plus rentables et les plus efficaces.

Exemples de scénarios

Une maison des années 60 avec des combles non isolés, un simple vitrage et une chaudière au mazout peut facilement passer d’un score G à un score C ou D en traitant uniquement la toiture, les vitrages et le chauffage.

Une maison mitoyenne avec chauffage électrique, murs creux et ventilation naturelle verra son score s’améliorer en isolant les murs, en modernisant son système de chauffage (avec une chaudière à condensation par exemple) et en installant une VMC.

Une maison déjà bien isolée mais sans ventilation mécanique peut encore progresser en installant une VMC double flux et un système de production d’eau chaude performant.

Les erreurs courantes à éviter

  • Isoler sans traiter l’étanchéité à l’air entraîne des courants d’air et annule une partie des gains
  • Négliger les ponts thermiques dans une isolation partielle
  • Mal choisir et mal dimensionner un équipement (chauffage, VMC)
  • Se focaliser uniquement sur les énergies renouvelables sans améliorer l’enveloppe

Primes et aides à la rénovation énergétique

Le programme Rénolution à Bruxelles

Le programme Rénolution permet d’obtenir des primes pour la plupart des travaux énergétiques : isolation, chauffage, ventilation, énergie renouvelable. Les montants varient selon les revenus du ménage et les performances atteintes. Pour certaines catégories de travaux (rénovation globale), un audit énergétique préalable est requis.

Primes en Wallonie et en Flandre

Des systèmes similaires existent en Wallonie (primes Habitation) et en Flandre (Mijn VerbouwPremie), avec des barèmes et conditions propres à chaque région. Le recours à un professionnel agréé est souvent nécessaire.

TVA réduite et autres incitants

En rénovation, la TVA peut être réduite à 6 % pour les logements de plus de 10 ans, sous certaines conditions. Cela s’applique aux matériaux et à la main-d’œuvre. Il existe aussi parfois des prêts verts ou des aides communales.

Quel gain espérer sur le score PEB ?

Le gain dépend de l’état initial de la maison, de la qualité des travaux et du cumul des interventions. Une bonne isolation de toiture peut déjà faire progresser une lettre. Combinée à des vitrages performants et un nouveau système de chauffage, il est réaliste de gagner 2 à 3 classes.

Attention : le gain réel varie selon les caractéristiques du bâtiment et les règles de calcul PEB. L’objectif doit être la cohérence globale plus qu’un chiffre absolu.