Avant d’être entièrement rénovée (pour une partie), rasée et reconstruite (pour une autre partie), cette maison était une étable doublée d’une annexe pour les animaux. Après transformations, place à une habitation contemporaine, ouverte et lumineuse.
C’est l’histoire d’une maison métamorphosée… Difficile de croire, en effet, que cette habitation moderne abritait, il y a peu de temps encore, des chevaux… La décision de transformer cet espace en logement n’a pas été immédiate. « Le but était de trouver un bien pour notre fille, qui se déplace en chaise roulante. Nous avons d’abord envisagé un appartement au rez-de-chaussée près de son lieu de travail, à Bruxelles, avec un petit jardin. Mais nous nous sommes rendu compte que certains aménagements seraient de toute façon nécessaires comme des rampes d’accès etc., ce qui compliquait la donne. C’est comme ça que nous avons décidé de transformer notre étable et son annexe en maison adaptée à son handicap, à plus forte raison que nous habitons juste à côté. »
Deux volumes en un
Les deux bâtiments en enfilade présentent une longueur impressionnante : environ 25 mètres. L’ensemble du rez-de-chaussée abrite les appartements de la jeune femme handicapée (pièce de vie ouverte, buanderie, salle d’eau, chambre, dressing et coin bureau). L’étage (dans l’ancienne étable) accueille quant à lui un vaste espace qui pourrait à terme être transformé en studio.
« Nous avons également prévu un ascenseur qui arriverait à cet endroit pour que ma fille puisse y accéder », note la propriétaire. Signalons également que l’ancien pigeonnier, à l’étage, s’est mué en débarras.
Le premier édifice (qui abritait l’étable) a été rénové de fond en comble. Les murs et ouvertures ont toutefois été sauvegardés. « Nous avons sablé et rejointoyé la façade, remplacé le toit, les fenêtres et portes. Le bâtiment a également été isolé par l’intérieur. »
L’annexe, quant à elle, qui abritait à l’époque de petits animaux, a été rasée. Une nouvelle bâtisse y a été reconstruite. L’esprit « ferme » y a été préservé avec une charpente en bois apparente et un espace sous plafond important (5-6 mètres de hauteur). Le tout est éclaboussé de lumière (avec une orientation au Sud-Ouest) grâce à de nombreux vitrages.
Cet espace accueille la pièce principale (cuisine, salle à manger et salon ouverts).
En prolongement, on trouve une petite terrasse couverte, surplombée d’une charpente en bois (en prolongation du salon) pour un cachet authentique.
Au fil du gris…
Le gris, très tendance, constitue un fil conducteur à travers la bâtisse… Qu’il s’agisse du crépi, des châssis ou des tuiles anthracite en façade… Ou encore des meubles de cuisine, des plans de travail, des carrelages au sol, et autres détails décoratifs. Cette couleur apaisante confère une petite touche contemporaine et zen au projet, qui a toutefois sur préserver son âme d’antan.
Une maison sur mesures
La maison a été adaptée en profondeur à la vie en chaise roulante. « Nous avons fait appel à un architecte d’intérieur qui a réfléchi à tous les détails qui pouvaient faciliter la vie de ma fille, mais aussi à l’Apiq - l’Agence pour une vie de qualité », précise la propriétaire. De fait, la maison recèle :
- De portes coulissantes en verre qui s’ouvrent automatiquement grâce à des capteurs (entre la hall et la pièce de vie, et vers la chambre).
- De lampes qui s’allument grâce à des détecteurs de présence.
- De placards suspendus dans la cuisine, afin que la chaise roulante puisse se déplacer sans encombre et les pieds glisser sous les meubles. Les placards hauts possèdent en outre un système de coulisse vers le bas afin d’être facilement accessibles. Un tiroir repose-plat à bonne hauteur a également été installé. Enfin, le lave-vaisselle est situé en hauteur, et tous les tiroirs et armoires sont munis d’un système « push » pour une utilisation aisée.
- D’un WC situé en hauteur avec des barres d’appui.
- D’un lavabo plus bas que la moyenne (à la bonne hauteur pour une chaise roulante) sans meuble au-dessous (pour pouvoir s’y mouvoir à l’aise) dans la salle de bains.
- De barres d’appui avec un pommeau orienté vers un siège dans la douche.
- De prises électriques placées plus bas pour un accès facile.
- De coulissants dans les parties hautes des placards du dressing (même système que dans la cuisine, glissant vers le bas).
- D’une rampe d’accès pour que la jeune femme puisse accéder à sa voiture seule en chaise roulante. La sortie entre la maison et l’extérieur est également dotée d’une pente spéciale.
Trucs et astuces
Outre les mesures liées au handicap, la maison compte d’autres éléments astucieux. Ainsi, dans la salle à manger, un rail d’électricité a été prévu dans la charpente de bois afin d’y installer des suspensions lumineuses juste au-dessus de la table. Celles-ci bénéficient de plusieurs ambiances lumineuses (intime ou plus fonctionnelle).
Dans la partie « nuit », le dressing sert de mur de séparation avec la chambre. L’autre côté de la cloison accueille un écran plat faisant face au lit.
Les lignes de force
- La lumière. La pièce de vie, exposée au Sud-Ouest, possède une hauteur sous plafond importante, avec des vitrages qui suivent le rythme de l’architecture. Sans oublier les bandeaux vitrés sur les côtés, la fenêtre de toit…
- La modularité du logement, son confort : portes larges, pièces ouvertes, circulation étudiée… Tout a été prévu pour que l’occupante se déplace aisément chez elle.
- Le mariage de l’authenticité (à travers des détails typiques, d’époque) et la modernité d’aujourd’hui.
- L’aspect loft. L’espace est en effet très ouvert et lumineux. L’ambiance y est apaisante, sereine, ressourçante…
En conclusions…
Une maison atypique dans son architecture (grâce à sa partie ancienne et sa partie neuve) mixant le charme d’autrefois au confort d’aujourd’hui. De beaux espaces clairs, lumineux et ouverts, et des aménagements parfaitement adaptés à l’occupante des lieux. Une réussite !